Voyage à Cuenca et Zaragoza des 22 et 23 Novembre 2013

Pour ce voyage, c'est Nathalie, venue d'Ariège, qui a accompagné Nelly et Corinne en tant que copilote. Audrey, son mari et sa fille, venus de Seine et Marne, ont suivi en voiture. 

Nous cédons la parole à Nathalie qui va nous faire partager sa vision personnelle du voyage.

 

Pour effectuer ce voyage, nous étions six.

 

Dans la voiture suiveuse, se trouvaient Audrey la maman, David le papa et Manon la petite de treize ans et dans le camion,  Nelly, Corinne et moi (Maya09)).

Le rendez-vous avait été fixé la veille chez Corinne pour les participants. L'accueil a été très chaleureux et très poilu. Pensez donc : cinq chiens !

 

Top départ de Mazarin à 7h10

 

« Nous allons chez Nelly pour prendre quelques petites choses avant le départ » me dit Corinne.

J'ai compris ensuite pourquoi nous n’avions pas pris les couvertures que j'avais apportées ! Arrivés chez Nelly, nous sommes accueillis par des aboiements. Rien de surprenant à cela, nous n’imaginions un accueil différent.

Un petit bout de femme nous ouvre la porte. C’est à ce moment que je fais la connaissance de la Nelly nationale, la courageuse, celle dont j'ai pu lire les exploits, celle par qui tout a commencé.

Les présentations sont faites dans les règles de l'art jusqu'au bout des truffes ! Un café et le top est donné pour charger les fameuses "quelques petites choses" qu’il reste à mettre dans le camion.

En fait, pour résumer, si Corinne n'avait pas dit : "STOP Nelly. Ça suffit ! On est encore en surcharge », je crois que nous aurions dû partir avec un second camion ! Je soupçonne même Nelly, si elle avait pu conduire d'un seul tenant jusqu'à Cuenca toute seule, d'avoir pensé à nous laisser sur le bord de la route, afin de gagner de la place pour quelques cartons et manteaux supplémentaires. Heureusement pour nous cela, ne s'est pas fait. Elle avait obligatoirement besoin de nous... Hé ! Je peux quand même vous confier qu’elle aurait eu du mal à m'extirper du camion, tant je me serais accrochée au siège ! J'étais même prête à mordre !

 

Direction : Cuenca

Et nous voilà partis. Corinne ayant allumé un cierge pour que nous n'ayons pas de neige et ayant prononcé tout le long du trajet des incantations façon "sioux" - il ne lui manquait que la plume ! - nous avons du soleil durant TOUT LE TRAJET et pas le plus petit flocon de neige !

Je vous passe les détails lorsque mon tour vient de prendre le volant du camion pour soulager Nelly et Corinne. Je peux vous affirmer que d’une seule olive j'aurais pu produire trois litres d'huile. Bref !

 

20h30 : arrivée à Cuenca

Nous sommes parvenus dans un autre monde, un monde où même les personnes inconnues sont accueillies à bras ouverts, un monde où l’on vous offre tout ce que l’on a pour que vous vous sentiez bien !

Nous faisons la connaissance de Dorin et de son épouse Camélia qui tiennent un petit gîte coquetet cosy, au sein duquel on se sent bien à peine entrés. On aurait presque envie d'y rester d'ailleurs !

Petite parenthèse : le gîte est ouvert toute l'année. Donc celles et/ou ceux qui désireraient aller à Cuenca pour visiter le refuge, aider ou simplement y passer des vacances, seront les bienvenus. Vous ne regretterez pas votre séjour si vous allez à la casa rural pour y manger et y dormir ! Ce sont des gens formidables, accueillant et très, très gentils !

Nous faisons ensuite  la connaissance de Mercedes. Cette dame très bien habillée et maquillée n'hésite pas pour autant à retrousser ses manches quand il s’agit d’aller souffler dans les bronches d’une personne qu’elle surprend en train de maltraiter un chien.

Et voici les autres bénévoles du refuge : Inès, la trésorière, Marie-José Moya, bénévole qui s'occupe des chiens, Marie-José Collado, qui est la Lara Croft du refuge. C'est elle qui court après les chiens, qui va les chercher aux endroits où ils sont signalés.

Chapeau bas ! C'est un travail très éprouvant et bien souvent frustrant quand elle revient bredouille. Elle est aussi salariée du refuge et s'occupe vingt-quatre heures sur  vingt-quatre, sept jours sur sept de la centaine de chiens qui vivent à Cuenca.

Il y a aussi Maria, bénévole en charge de l'administratif du refuge. Si je devais citer leurs points communs, je dirais qu’ils se trouvent dans leur sourire constant, leur joie de vivre, leur courage ainsi que leur amour des chiens. C'est grâce à elles que dans la tête de ces derniers, le mot "homme" ne rime plus avec le mot "mort". Dans certaines circonstances, il doit leur falloir une bonne dose de courage pour "encaisser" tous les coups durs qui jalonnent leur existence de chaque jour !

Edison invite

Nous sommes invités à manger par l'un des bénévoles du refuge : Edison. Son épouse et lui nous ont cuisiné un succulent repas équatorien à base de gambas. J’en connais certaines qui étaient présentes et qui doivent pouffer de rire en lisant ces lignes. En effet, je suis allergique aux fruits de mer. (On ne se moque pas s'il vous plaît). Je n'ai donc pas pu y goûter. Dommage ! Au dire des filles, le repas était vraiment très bon. En revanche, je peux témoigner que les côtelettes que l'épouse d'Edison m'a cuisinées étaient excellentes ! Le gâteau quant à lui, a aussi tenu toutes ses promesses ! Quel accueil fabuleux ! Edison, sa femme et ses enfants sont des personnes très cordiales. Ce dîner partagé prenait des airs de repas de famille.

 

La soirée se déroule dans la joie et la bonne humeur. Les éclats de rire ponctuent fréquemment les débats. Les mimiques et les anecdotes comiques racontées par les bénévoles se succèdent pour le grand plaisir de tous. Une seule frustration pourtant : certains d'entre nous sont empêchés de suivre les conversations quand Nelly ne traduit pas. Mais l'ambiance est telle que tout  le monde s’amuse.

A minuit, il faut se résoudre à se séparer. Demain, une rude journée nous attend. Rendez-vous est donné au refuge. En attendant, vamos ! Au dodo !

Samedi. 9 heures

 

Après un très bon et très copieux petit déjeuner,  hop ! Nous rejoignons camion et voiture, en direction du refuge de Cuenca, où nous attendent les bénévoles.

Là, je vais devoir faire court, sinon je vais remplir des pages et des pages au sujet des chiens. Nelly m'a dit de synthétiser, afin de ne pas risquer de vous lasser.

Comment dire ?  Depuis le moment où vous pénétrez dans le refuge et celui où vous le quittez, vous avez une boule au fond de la gorge et du ventre. Vos tripes se nouent en entendant certaines histoires de chiens traumatisés. Et lorsque vous en voyez certains, seuls dans un coin, inapprochables, terrorisés parce que vous les regardez... juste un regard ! Ça vous tord les tripes. Un regard de chien terrorisé quand ça vous percute, ça vous prend de plein fouet. Vous vous savez impuissante, vous ne pouvez rien faire puisque vous êtes de passage.

Demain, nous serons loin. LUI, en revanche, restera. Et il faut se résoudre à laisser ce chien là tout seul, confronté à sa terreur, perdu, ne sachant pas où se mettre en présence d'humains.

Ces chiens sont tellement attachants. Ils font preuve de douceur. Ils vous donnent de l’amour lorsqu'ils viennent à vous. Bon, d’accord ! Je ne parle pas de ceux qui vous collent leur truffe directement dans le derrière. Ah ! Il est certain que cela surprend ! D'ailleurs, à ce propos, Maria, Marie-José ou Inès, si vous pouviez leur apprendre qu'il ne faut pas sentir le fondement des humains, ni leur tirer les cheveux ou piquer leur bonnet, ce serait bien ! Gracias!!!

Je contrôlerai la prochaine fois que je viendrai !

Brina va très bien et respire la joie de vivre !

Il y a tellement de têtes à caresser que l'on manque de mains. De même, on a la bouche sèche à force de donner des bisous ! Nous faisons le tour des niches. Pas top. Il faudrait remplacer les plus anciennes car elles laissent passer le froid et le vent. Et il faudrait en priorité réfléchir afin de trouver un système qui permettrait d’acheminer l'électricité jusqu’au refuge. Nelly vous en parlera mieux que moi.

La journée passe trop vite. Il faut décharger les affaires, préparer les chiens, vérifier les carnets, les dates de vaccination et... partir.

Ainsi que je vous l’ai déjà dit, toutes les personnes que j'ai rencontrées ont le cœur sur la main et nous ont accueillis à bras ouverts.

COMMENT VOULEZ-VOUS QU'ENSUITE ON PUISSE PARTIR EN DISANT CIAO ! HASTA LUEGO !... piquer une bise sur une joue et prendre le volant pour rentrer ??? IMPOSSIBLE !!!

Alors les Madeleine ont sorti les mouchoirs. Je vous jure que je me suis retenue jusqu'au bout. Je pensais : "Bon ! La bénévole qui vient de se séparer du chien n'est pas bien, donc TU NE LA REGARDES PAS, comme ça, tu ne fondras pas en larmes. Oui ! C'est bien ! Regarde seulement ses pieds, etc. Malheureusement, quand j’ai vu Nelly en pleurs qui disait au revoir à Inès en pleurs, je n'ai pas pu me retenir ! Les chutes du Niagara !

En partance pour Zaragoza

 

Il faut quand même partir... et les laisser, tous.

Le retour dans la voiture est des plus silencieux. Si discussion il y a, elle tourne bien entendu autour des chiens.

Nous nous arrêtons au refuge de Zaragoza où nous devons prendre sept passagers à quatre pattes. Là aussi nous sommes reçus très chaleureusement à bras ouverts.

Julietta de Zaragoza nous a préparé un succulent repas très goûteux.

Puis elle nous fait visiter le refuge qui est très spacieux. Chaque box est aménagé avec une courette où se tient une maisonnette en bois dans laquelle les chiens dorment. Une immense cour centrale, pourvue de jouets,  permet de lâcher trois à quatre chiens à la fois.  

Ce qui fait plaisir, comme à Cuenca, c'est de constater que les chiens mangent bien et profitent bien !

Julietta  aide Mili et Natalia  pour la tenue du refuge et les chiens les aiment beaucoup.

Surprise ! Surprise !

 

L’heure tourne. Il faut reprendre la route. Les carnets son vérifiés, les vaccinations et les puces itou et c'est parti ! Difficile là encore de laisser tant de chiens derrière nous.

 

Gros coup de stress ! Lors de l'ouverture des portes du camion pour décharger les affaires apportées au refuge et charger les chiens, Corinne sent une truffe sur sa main alors qu'elle ouvre l'un des battants. Montée d’adrénaline immédiate ! La truffe en question appartient à TWINI. Elle a réussi à détruire sa cage et à sortir dans le couloir central du véhicule. Elle a littéralement détruit sa cage ! Heureusement tout se termine bien. Twini ne s’est pas blessée et termine le voyage dans la voiture suiveuse, où elle ne bougera pas d'un iota !

 

Le trajet se déroule sans encombre. Nous passons par Pamplona, Irun, Bayonne, jusque chez Martine où un bon déjeuner nous attend. P'tit déj’ lequel, bien entendu, est pris en compagnie de poilus cette fois encore !

 

Didier, le mari de Martine, nous relaie au volant du camion. Ce n’est pas de refus que nous lui cédons la place du conducteur.  Nous profitons de l’aubaine pour nous reposer jusqu'à l’arrivée à Mazarin.

 

 

La boucle est bouclée

 

Une foule de gens nous attend. Tous nous aident à descendre les chiens. Chacun d’eux a sa laisse et chaque laisse a sa main !

Matti, terrorisée, parvient à se décontracter une heure après son arrivée.

Homer  séduit tout le monde par sa gentillesse et sa douceur.

Les autres sont été également adorables.

Flavia va bien, Marie-José ! Elle est un peu tendue, c'est normal. Mais, grand progrès, elle ne tremble plus ! Elle s'acclimate tout doucement. Elle regarde autour d'elle, méfiante mais pas terrorisée, comme lorsqu’elle a dû monter dans le camion ! Donc ça va aller pour elle ! Il lui faudra du temps et de la douceur, ce qu'elle a trouvé à présent.

Ilma, toute craintive quand on l'a sortie du camion, se détend au bout d'une heure environ. En fait plus le temps passe, plus les chiens s'intéressent à ce qui les entoure et se départent peu à peu de leur crainte.

Que vous dire de plus, si ce n'est que je languis en pensant au prochain voyage auquel je pourrai participer ?

Ah ! J’ai pris une résolution pour 2014 : APPRENDRE L'ESPAGNOL !

Allez-y ! Jetez-vous à l'eau, faites le voyage. Vous verrez, vous en redemanderez !

 

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